Histoire de la maison

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Une histoire difficile à établir

L’historique de la propriété du Gras à Saint-Loup-de-Varennes est difficile à établir. La propriété est portée sur le terrier datant de 1775, conservé par la mairie du village.

En dehors de la grange et de l’écurie, on distingue plusieurs parties : l’une est indiquée maison de maître tandis que l’autre est notée comme étant une cave.

En 1867, Victor Fouque consacra quelques pages à cette maison. Nous reproduisons ici son texte :

Cadastre complet du domaine du Gras à Saint-Loup-de-Varennes

« Depuis qu’elle existe, elle a appartenu à différentes personnes. La famille Niépce l’avait acquise d’un M. Rocault. Après la mort de Claude et de Nicéphore Niépce, on fût forcé de la vendre avec les terres, les prés, les vignes, les fermes, l’auberge, etc., qui en formaient les dépendances, ainsi que plusieurs domaines situés sur le territoire de plusieurs communes, afin de payer les dettes contractées spécialement pour subvenir aux dépenses considérables de Claude Niépce concernant ses machines, ses moteurs, le Pyréolophore, les pompes hydrauliques et autres inventions mécaniques.

La maison d’habitation du Gras, ainsi que les cours, jardins, terres et bâtiments qui en dépendaient, furent achetés par M. Briveaux de Chalon. Vu de la rue, qui de la grande route de Chalon à Lyon, conduit au chemin de fer, le derrière de cette demeure présente un ensemble uniforme. Mais il n’en est pas de même de la façade qui donne sur les jardins.
La partie qui composait l’habitation des frères Niépce, et qui est la plus rapprochée de la grande route, est plus élevée et plus grande que l’autre partie qui donne sur l’ancienne cour, et dans laquelle sont la volière et les autres bâtiments.

Agrandissement du cadastre et représentation des trois lots.
Agrandissement du cadastre et représentation des trois lots.

Une division en trois lots

M. Briveaux, lorsqu’il eut acheté cette résidence, la divisa en trois lots. Le premier lot composé de la maison d’habitation proprement dite, et des jardins,qui longent la grande route, vendu d’abord à Mademoiselle Roy, sœur de M. Roy-Combes, négociant à Chalon, a été acheté, en dernier lieu, par le propriétaire actuel, M. Besson, gendre de M. Thiébaut, de la maison de commerce Thiébaut et Brintet, de Chalon.

L’autre bâtiment, moins considérable que le précédent, a constitué le deuxième lot, dans lequel ont été compris la cour, la volière, une portion du Jardin, etc. Après l’avoir habité et exploité plusieurs années, Briveaux l’a vendu à M. Bon père, épicier à Chalon. Un mur et des annexes ont été élevés afin de séparer les deux propriétés. Ce mur et les annexes cachent en grande partie la vue de la maison de M. Bon ce qui, donne, à cette demeure un aspect, désagréable ; l’herbe qui croit librement dans la cour, et les volets toujours fermés, lui donnent en outre l’aspect dune maison abandonnée. Les jardins des deux propriétés sont séparés par une clôture en bois.

Le troisième lot a été composé des bâtiments ruraux, tels que grange, étable, écurie, chenil, etc., et un champ qui a pourclôture, la haie du chemin de fer. Ce lot a été acheté de M. Briveaux par le propriétaire actuel, M. Paillot-Dupuis. M. Paillot a approprié une partie de ces bâtiments, celle donnant sur la rue du chemin de fer, pour en faire sa demeure.

M. Bon a conservé les anciennes grande et petite portes qui donnent accès dans sa demeure. Mais M. Besson a fait établir une belle grille de fer pour accéder dans sa cour ou plutôt dans ses jardins dessinés et entretenus avec beaucoup de goût et de soin, et auxquels il ajoute chaque jour de nombreux embellissements.

Les essais de Niépce depuis la fenêtre du grenier

C’est de la fenêtre du grenier ou mansarde de la maison de M. Besson, du côté de la grande route, et qui regarde l’auberge, que Nicéphore a fait la plupart de ses essais et de ses expériences héliographiques. Il en faisait aussi très souvent de l’une des fenêtres de M. Bon et qui a pour vis-à-vis, la volière, le fournil, le toit de la grange, etc., mentionnés dans les lettres des 5, 28 mai et 2 juin 1816.
Excepté le poirier de Beurré-blanc, arraché récemment pour faire place à une corbeille de fleurs, et quelques arbres du verger, la volière, le four, la grange, etc., si bien décrits dans ses lettres, par Niépce, sont encore là.

Dans la partie de la maison qui appartient à M. Bon, Nicéphore Niépce y avait établi son laboratoire de chimie, ainsi qu’un atelier de mécanicien, dans lequel il faisait exécuter par le Bon Langrois, soit les appareils conçus et décrits par Claude Niépce, soit les siens propres ».

V. Fouque. La vérité sur l’invention de la photographie. 1867.